vendredi 1 mars 2013

La canne française.

Pourquoi, sérieux ? Je n'ai absolument plus foi en l'Humain en général. Comment est-ce qu'on peut seulement en arriver à de telles situations ?

La canne de combat : sport apparenté à la Savate/Boxe Française, à la croisée des chemins entre escrime artistique et escrime sportive. Sport d'origine française. Nombre de pratiquants en France métropolitaine et dans les DOM-TOM : pas beaucoup*. Nombre de pratiquants à l'international : encore moins**.

Ce sport est esthétique, d'une grande intensité physique, attrayant aux yeux du non-initié, pratiquable aussi facilement en loisir qu'en compétition, plus où moins n'importe où tant qu'on est muni d'une canne, seul ou à deux (ou trois, ou quatre ou plus...).
Ce sport est technique, précis, tactique, profond, riche.
Ce sport est doté d'une histoire qui, bien que relativement jeune, mérite qu'on s'y plonge et qu'on s'amuse à trouver des références dans des vieux manuels, à droite à gauche.

Cette histoire ne demande qu'à se développer. Ce sport ne demande qu'à se développer. Que nous arrivions enfin à nous faire connaître du grand public et à marquer les esprits un minimum, et la canne de combat rentrera dans une ère d'essor phénoménale.

Et pourtant, pourtant...

Vous avez à ma droite un élément A, sport méconnu mais prometteur. Vous avez à ma gauche un élément B, groupe de pratiquants passionnés, qui ne demandent qu'à rencontrer toujours plus de monde pour une pratique commune, en loisir ou en compétition.
Là, on a deux cas de figure possibles*** :
- On est peu nombreux, donc faibles par rapport à la masse. Donc on est solidaires, on se soutient les uns-les autres, on devient plus fort tous ensemble et on se développe pour aller toujours plus loin.
- On fait chacun les choses dans son coin. En se débrouillant bien au moins, on arrivera à survivre en faisant les choses à notre sauce.
Jusqu'ici, depuis à peu près 5 ans de pratique, j'ai surtout pu constater le deuxième cas de figure.

Alors je ne dis pas que ça n'a pas fonctionné. Certaines entités "indépendantes" on réussi à se développer avec force succès (nombre d'adhérents en augmentation, pratique reconnue dans une zone géographique donnée, obtention de subventions pour continuer le développement du sport, etc.).
Je ne dis pas non plus que ce n'est pas une solution.
Simplement... au bout d'un moment, ça coince.

On reprend le même schéma que précédemment : A, B, C, D et E sont des entités du monde de la canne qui évoluent chacune de leur côté. Chacune de ces entités est menée pas des valeurs qui lui sont propres. Toutes ne sont pas forcément en accord les unes avec les autres.

Là encore, deux grands possibilités :
- On se dissocie complètement de la masse, on continue indépendamment du reste de l'équipe, pour développer quelque chose sous une approche différente.
- On essaye de rassembler tout le monde sous la même bannière en imposant ses propres valeurs. Après tout il paraît que l'union fait la force. Pourquoi la force ne ferait-elle pas l'union ?

Les deux méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients. Je vous laisse en débattre à loisir, je n'ai pas l'intention de m'éterniser là dessus.

Sauf que bon... admettons. Tout le monde est fédéré, ok. Mais qui fédère ? Une entité nommée à cet effet. Et qui peut intégrer cette entité ? Une personne épaulée de son comité directeur, comité qu'il a lui même nommé, par le biais d'une liste présentée lors des élections. Mais alors... et ceux qui ne sont pas d'accord ? Bah... tant pis ? Ils n'ont pas le droit de donner leur avis ?
Petit parallèle politique rapide ****. Prenons la France.

Le président de la république est élu à la majorité des voix (disons à 52%). Ce même président compose lui même son gouvernement. Et les autres partis politique ? Et les 48% insatisfaits ? Ben ils continuent de vivre, de défendre leurs idées, et ils retentent leur chance aux élections suivantes. Et ce, parcequ'ils ne sont pas muselés et complètement écartés du pouvoir par le président.

Vous me suivez ?


Là, maintenant, tout de suite, on en revient à la canne. On a un parti qui a pris le pouvoir et qui refuse de discuter, un parti qui décide de faire bande à part et qui refuse de discuter, et un parti qui à force d'essayer de discuter et de se prendre des vents et des taquets dans la tronche, a décidé de bouder et d'attraper un batôn de dynamite pour faire une passe à 10 avec le pouvoir en place.

...

Je ne sais pas vous mais moi je trouve ce tableau général de la canne plutôt crade. Franchement, vu de l'extérieur, ça pique déjà. Mais vu de l'intérieur, ça fait carrément pleurer.

Alors évidemment, j'écris tout ça... je n'ai pas d'espoir particulier. Et en plus, je suis probablement moins doué en discours que Martin Luther King. Je n'ai aucune autre légitimité que mon amour pour la canne. Je ne suis même pas doué en "Donneur de leçon". J'aimerai bien quand même, du haut de mon petit nuage, me dire que tout le monde va lire ce message et prendre conscience de ce qui se passe et redescendre sur terre. Vous savez, un peu comme dans ces films où à la fin, un gamin fait un discours au mileu des chefs de guerre, qu'ils prennent conscience de leur bêtise et qu'ils se rabibochent autour d'un thé en prenant le temps de discuter sérieusement de ce qui ne va pas. Et puis à chaque fois que le ton monte un peu, hop ! On règle ça sur l'aire le temps de se calmer et on se remet à discuter posément, autour d'une tasse de boisson isotonique. C'est pas une merveilleuse idée ça ?

Le problème c'est que du haut de mes 25 pauvres années de vie, j'ai déjà suffisament mûri pour cesser de croire aux contes de fées. Tout le monde est allé trop loin pour pouvoir faire marche arrière, et la canne est en train de s'effondrer...

Vraiment ? Est-ce qu'on est vraiment obligé d'en passer par là pour voir la renaissance de notre discipline ? Est-ce que, chaque fois qu'il y a un différend entre deux puissances, on va devoir tout détruire pour repartir de zéro ?

C'est déprimant.

* Je préfère ne pas donner de chiffres, sinon je vais forcément me faire engueuler.
** Là par contre, étonnament, ce serait plus facile d'avoir des chiffres précis.
*** Il y en a probablement plus, mais ce n'est pas l'idée...
**** Mais vraiment rapide alors, parce que je déteste la politique et que je n'y connais rien...

1 commentaire:

  1. Salut,

    je suis passé par exactement le même état d'esprit que toi. J'ai lutté, je me suis indigné, j'ai voulu faire bouger les choses et au final quoi... Un mur et surtout l'impression que rien n'est possible sur les bases qui sont actuellement celle de la canne fédérale.

    Au final je pense que la seule bonne solution c'est effectivement de s'engager dans une cause et d'en faire la meilleur chose possible.

    Pour ma part et pour être très transparent j'ai complètement perdu l'espoir que le CNCCB puisse faire quelque chose pour nous sortir du trou.
    Quand on voit comment le club organisateur du dernier championnat de France c'est fait lacher, comment les championnats de France de 2013 ne seront qu'une mascarade (40 participant pour seulement 3 catégorie d'age alors que l'année dernière il y avait 8 catégories et 95 inscrits) et comment les jeunes sont ignorés alors qu'ils sont les seuls à pouvoir faire de ce sport un grand sport on peut se poser la question de la compétence et de la volonté des personnes qui sont aux manettes.

    J'ai donc pris ma décision et en assumerai les conséquences.

    Vincent

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